Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme : producteur laitier, quels choix pour demain ?


agricultureC’est le titre choisi pour cette journée d’information, de réflexion et d’échange autour de la crise – conjoncturelle et/ou structurelle – que traverse l’élevage laitier aujourd’hui. Notre canton est naturellement particulièrement touché à la fois dans son économie mais également dans sa cohésion sociale. Peu d’élus mais des agriculteurs, des techniciens, des formateurs motivés pour trouver une sortie « par le haut » face à une situation dont tous s’accordent à dire qu’elle fera « de la casse ». Le canton était bien représenté – en particulier salut à toi Jean-Luc !  –

Il est probable que la Chambre d’agriculture diffuse un compte-rendu d’une réunion qui aura apporté – en tous cas pour un élu – des informations précieuses pour mettre en perspective la situation inquiétante voir dramatique qu’il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas percevoir.

Les interventions ont été de qualité : points très précis des techniciens de la Chambre, Olivier Roquefeuil P1030182entre autres sur la production laitière du département : en 2014, 1400 exploitations regroupant 2000 producteurs de plus en plus sous forme sociétaire. La diversité rend les moyennes de production peu significatives. Il y avait une sous-réalisation de la production, à peine 300 M l et la possibilité de produire encore 27 à 28 M pour atteindre les quotas. (http://agreste.agriculture.gouv.fr/en-region/auvergne/)

Une enquête a été conduite autour de Juliette Pinguet dans le Livradois-Forez sur la vision des producteurs de lait sur le territoire. Les 50 premières réponses ont été dépouillées. Elle traduise à l’évidence une morosité qui serait sans doute plus grande encore avec l’évolution des prix ces derniers mois. Les obstacles identifiés sont nombreux : contrainte parcellaire, coûts de production, bâtiments et surfaces sont mis en avant.

Nous suivrons avec intérêt le développement de cette étude qui sort des chiffres pour se faire une idée du moral des producteurs : la volonté de poursuivre mais un grand doute par rapport au perspectives locales, nationales et mondiales.

Un point sur les coûts de production et les principaux P1030195points à maîtriser : le contrôle du coût alimentaire semble un enjeu majeur (40 % des charges courantes) ; les écarts entre les exploitations observées, à production égale sont importants. jusqu’à 175 € les 1000 l. L’investissement raisonné est également indispensable : là aussi des écarts de 39 € à 110 €.

La réflexion sur la production passe également par la valorisation du produit viande qui peut rapporter de 40 à 50 € à race identique.

Changement d’échelle ensuite avec l’économiste Thierry Pouch : entre libéralisation et régulation : quelles perspectives pour le marché de produits du lait ?

Mise en perspective de la dérégulation, erreurs d’anticipation pour s’interroger sur la nature même de la crise : conjoncturelle ou structurelle ? Une chose est sûre, l’instabilité va grandissante et les perspectives européennes et mondiales sont inquiétantes. Les espoirs fondés sur le développement chinois sont revus à la baisse.

P1030197Les cours vont à la baisse et la libéralisation est loin de conduire aux résultats escomptés par certains. Le laps de temps entre la baisse des prix à l’achat et la hausse effective de la consommation risque d’être particulièrement destructeur.

En fil rouge de ces interventions les échanges parfois tendus, mais entre gens qui se connaissent visiblement,  entre les producteurs et les industriels présents : Didier Thuaire (http://www.fourme-ambert.com/magazine/les-producteurs-de-laop/la-societe-fromagere-du-livradois/) et un représentant de la coopérative Sodiaal (http://www.sodiaal.fr/sodiaalfr/index.aspx?site=SODFR&lang=FR).

On trouve sans doute là le coeur du débat et des enjeux d’avenir : valorisation des AOP, perspectives du bio mais au delà logique de filière, répartition des marges, avec comme juge de paix une loi des marchés de plus en plus inflexibles et une agressivité commerciale accrue dans un contexte difficile. Les traders s’invitent dans ce marché mondialisé avec des préoccupations qui ne sont ni sociales ni territoriales, c’est clair.

Le consensus semble porter quelque part sur les opportunités pour les producteurs du Massif central, pour autant que la densité laitière dans nos secteurs reste suffisante. Quant à l’Europe, elle n’apparait pas porteuse de perspectives, bien au contraire aux yeux des intervenants et c’est bien là un problème crucial.

Le tour de table s’est porté ensuite sur le rôle de la Chambre pour accompagner dans ce contexte difficile. Le Président Gardette à balayé, interpelé sur cette question, les différentes actions conduites en direction des producteurs : une réponse « à la carte » autour du volet technique, du volet fourrager, de l’investissement ou de la compétitivité.

Un échange riche où je mentirai en disant que l’élu que je suis a tout compris – s’il P1030180suffisait d’être élu pour comprendre… –  ; pour autant, ce type d’action est d’un apport précieux pour se faire une idée plus précise des enjeux à toutes les échelles. L’action adaptée des collectivités passe par ce nécessaire travail d’écoute et d’échange. Merci au Président Gardette, aux techniciens et à tous les intervenants qui ont contribué à éclairer la lanterne d’un élu local et à produire ces quelques ressentis personnels à chaud…

En attendant un vrai compte-rendu sur le site de la chambre : http://www.chambre-agri63.com/

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